Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/37

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s’empare de tout le gouvernement de l’État. En même temps il cherche à se rattacher le jeune Dauphin, que chaque parti voulait attirer dans ses rangs, et lui fait donner par Charles VI plusieurs biens confisqués sur leurs communs ennemis[1].

C’est alors que les princes, découragés par plusieurs échecs, sous prétexte de rentrer dans leurs droits, ne reculèrent pas devant une alliance criminelle avec l’étranger. Ils envoyèrent des lettres signées de leurs mains au Roi d’Angleterre, pour lui offrir de démembrer la France : ils lui en auraient cédé la moitié. Mais le duc de Bourgogne les devança, et gagnant à la course le prix de

  1. Voyez l’original en parchemin d’une donation faite au Dauphin le 21 janvier l411 (1412), « d’une maison avec cours, jardins, etc., appartenant à Me Erart Moriset, secrétaire du duc de Berry, qui avait quitté Paris pour aller rejoindre ce prince. » (Bibl. royale. Dupuy, vol. 620.)

    Pareille donation faite au Dauphin le 22 janvier 1411 (1412) de la terre et seigneurie de Mandisné-lez-Croissy, pour y loger et tenir les faucons et autres oyseaux de desduit, appartenant ladite terre au Petit Bacot, suivant le duc d’Orléans, condamné et déclaré criminel de lèze-majesté avec Jean de Berry.

    (Histoire de Charles VI, édition de Godefroy, in-fo, p. 670.) Le 28 février, le Dauphin donna à Catherine de Villierz, dame de Quesnoy, une maison ayant appartenu à Me Guillaume Cousinot, advocat en parlement, à qui on l’avait confisquée pour avoir suivi Charles d’Orléans. (Idem.)