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Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/40

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fin aux excès de sa faction ; enfin, celle d’Arras (4 septembre 1414), qui donna aux princes et à la noblesse le temps de se reconnaître et de s’unir pour aller ensemble se faire exterminer à la bataille d’Azincourt, ne furent que des trêves dérisoires où l’on ne prenait Dieu à témoin que pour se jouer également de la foi religieuse et politique.

Vainement les états-généraux, assemblés à Paris en 1413, essayèrent-ils d’établir, avec la réforme des abus, quelques garanties de stabilité et de confiance publique. En religion, l’université était aux prises avec les moines mendians, la plupart partisans de la doctrine de Jean Petit, tandis qu’en politique, la haute bourgeoisie luttait contre le petit peuple et les cabochiens. L’ascendant moral de la première et la réaction armée de la seconde comprimèrent un instant d’affreux désordres, mais ne purent trouver auprès du trône un chef pour les représenter, et donner aux classes moyennes disséminées le pouvoir avec l’unité de direction qui leur manquait. Le jeune duc de Guienne, trompant lui-même l’espoir qu’on avait conçu de ses premières démarches, s’était livré à de jeunes seigneurs intéressés à gouverner son esprit par