Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/10

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nal, & de la crainte où je ſuis de n’avoir pas réuſſi.

Je me ſuis plus attaché à l’idée de l’Auteur qu’à la hardieſſe des figures dont il s’eſt ſervi pour l’exprimer. Je ſçai qu’une penſée n’eſt belle qu’autant qu’elle eſt juſte ; que la manière d’écrire la plus naturelle eſt la meilleure, & qu’on ne s’écarte de la noble ſimplicité des Anciens, que par foibleſſe de génie ; c’eſt ce qui m’a fait négliger les jeux de mots, les pointes, les quolibets, & tous les Concetti dont notre Apologiſte eſt plein, ſuivant le goût des meilleurs Ecrivains de ſa Nation.

Au riſque de le défigurer tout-à-fait, je n’ai imité ſon ſtile que de fort loin. On donne dans le faux quand on affecte le brillant : on ne peut éviter l’enflûre quand on veut s’élever au pompeux.