On fut aſſez hardi pour me placarder par des libels auſſi vifs que ceux de ce fameux ſatirique, qui obligeoient les gens à ſe pendre, & mes courtiſans m’épargnérent moins que les autres.
Tel eſt le débordement d’un ſiécle corrompu ; chacun hors de ſa ſphére ſe laſſe de ſon emploi, & ne s’occupe que de ſoins étrangers. De-là cette multitude d’écrivains licentieux qui s’imaginent que l’irréligion des Grands, la ſottiſe des petits, l’injuſtice des uns, & la vanité des autres, ſont des prétextes legitimes à leur mauvaiſe humeur. Le parti le plus commode eſt de ſe mettre au-deſſus des mauvais diſcours, & de les mépriſer ; je le ſuivis avec cette hardieſſe impoſante que l’on traita d’effronterie ſi l’on voulut, je m’en mocquai, & Fervieto continua ſans tiédeur juſqu’à la fin de ſon ſéjour.
J’eus pluſieurs affaires après ſon départ, qui me donnerent beaucoup d’occupation ; leur uniformité me les fera paſſer ſous ſilence. La dernière me fit changer de nom, mais non pas de conduite, comme on va le voir dans la troiſiéme Partie.