Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/23

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ix

Cet honneur réligieux ſe termine au plaiſir ſeul comme à ſa fin néceſſaire, nous lui ſacrifions tout ; nos ſacrifices ſeroient condamnables, ſi d’autres principes les déterminoient, puiſqu’ils ne ſont permis que comme étant la ſuite ordinaire de ſon pouvoir ſouverain, & de notre ſoumiſſion parfaite.

Les aſperſions, retranchemens, ablutions, fumigations & autres pieuſes cérémonies que l’aſtre de la nuit, par exemple, exige de nous réguliérement pendant le tems le plus précieux de notre vie, ſont toûjours acceſſoires, relatives au culte principal. Elles ne ſont regardées que comme des diſpoſitions aux myſtères, & de bonnes préparations pour y participer dignement.

Que les hommes faſſent quelque attention au penchant invincible qu’ils ont pour le plaiſir notre divinité unique. Qu’ils réfléchiſſent à celui qui eſt attaché aux actions néceſſaires, à la variété infinie avec laquelle il ſe répand par tout, aux nœuds charmants qui les en rendent ſi ſuſceptibles, & les y attachent ſi fort ; ils conviendront ſans peine que leur réligion au fond n’eſt