Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xviij

par état de ſe donner des mouvemens perpétuels ; quelque conſidération qu’on ait pour lui, ſon inaction ſeroit punie de mort. Malgré ſon autorité & la grandeur de ſon pouvoir, on le chérit plus qu’on ne le craint ; car quoiqu’il ſoit d’un naturel fier & ſanguinaire, il eſt capable de l’amour le plus tendre, & propre ſur tout à ces épanchemens flatteurs dont la tendreſſe fait uſage, ſans art & ſans précaution. Son langage eſt ſimple, ſes expreſſions vraïes ; c’eſt à qui méritera ſes faveurs.

Le reſte de la nobleſſe loge autour de lui, & à ſon imitation remplit ſes devoirs en particulier ſans ſe repoſer ſur qui-que ce ſoit, des ſoins qu’elle doit prendre ſans relâche pour la conſervation & la proſperité de l’état : la négligence ou la pareſſe produiroit des déſordres infinis. Ces Palais qui tiennent les uns aux autres, ſont d’une architecture élégante, & dignes de l’habile ouvrier qui les a bâtis ; mais on ne les aperçoit preſque pas, à cauſe de deux autres petites montagnes qui les cachent d’un côté, & fixent de l’autre