Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/33

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les yeux trop agréablement, pour qu’on puiſſe ſe reſoudre à les en détourner.

Ce païs mérite bien qu’on s’y arrête. Il eſt gras & fertile, d’un pâturage excellent. On y reſpire l’air le plus pur ; mille fleurs nouvellement écloſes renaiſſent tour à tour pour y répandre une odeur charmante, la neige qui les couvre y entretient un printems continuel. Quoique leur ſommet paroiſſe toûjours enflammé, il n’effraïe point les Pélérins que la dévotion attire ; c’eſt-là qu’ils allument leur flambeau, pour achever ſans crainte de s’égarer dans la route qui leur reſte à faire, par un chemin aſſez ſombre. Elles relévent du Palais ſacré, & ſont de ſa mouvance particulière. L’agitation dont elles ſont ſuſceptibles, l’émotion à laquelle elles ſont ſujettes, le gonflement des parties ſouterraines, les tremblemens qui y ſont fréquents, perſuadent avec aſſez de fondement que la Divinité les anime & les protége. Au reſte elles ſervent de repoſoir en tous tems ; c’eſt un des plus frequentés.

Les aîles à droit & à gauche ſont le grand commun, les Intendans, Pour-