Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/47

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Mes Dames d’honneur, d’un poly, d’une douceur parfaite, ne ſe préſenterent jamais aux audiances, que je commençai à donner dans ce tems-là, qu’avec ce vif incarnat, que leur prêtoit moins la pudeur, que l’envie de plaire aux Courtiſans, avec cette fraîcheur & cet éclat que les graces & la jeuneſſe entretenoient ſans la moindre dépenſe. Le déſir de paroître aimables ne les a jamais quittées. Je dois à leur attention & aux talents qu’elles ont acquis pour la peinture, pluſieurs tendres ſornettes dont on me regale encore quelque-fois. Le Parfumeur ſembloit être fait pour ſa place. Auſſi l’a-t-il toûjours rempli avec la plus grande exactitude, & a-t-il montré par ſa hardieſſe & ſa réſolution, combien mes intérêts lui ſont chers. Le Chancelier par de jolis riens, des propos légers, d’amuſantes bagatelles, un jargon tout neuf, un babil continuel, prévint tous les envieux en ma faveur. Les petits inſtrumens de corail ſur leſquels les ris préludoient ſans ceſſe, l’yvoire d’une barrière exactement rangée, le doux parfum qu’elle exhâloit, un pupître