Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
17

à repouſſer leurs aſſauts, les ayant rebutés ; ils negligérent quelques poſtes importans dont on ſe ſaiſit, & où l’on ſçût ſe maintenir. Ce fut un coup de partie ; parce qu’ayant coupé leur communication, on put les inquiéter avec avantage. Tous leurs partis étoient enlevés dès qu’ils oſoient paroître ; les vivres leur manquoient, plus de fourage à faire à cauſe de la grande ſéchereſſe qui ſurvint ; la déſertion s’en mêla, (c’eſt la ſuite néceſſaire d’une mauvaiſe diſcipline dans une armée mal pourvûë ;) enfin ils furent contraints de lever le ſiége, & de ſe retirer.

On ne chercha pas à troubler leur retraite, ils eurent le tems de la faire. Nous ne nous occupames qu’à combler les tranchées, nettoyer les foſſés, réparer les brêches, & effacer les veſtiges de leur cruauté dans les endroits où ils avoient campé. Ce ne fut pas l’affaire d’un jour ; mais les bons réglemens, le grand ſoin, l’économie, & l’éxacte diſcipline achevérent de diſſiper mes allarmes & les dangers que j’avois courus, je ne ſongeai plus qu’aux moyens de les éviter à l’avenir.