Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/71

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roient l’en diſtraire. Ce n’eſt pourtant que l’eſquiſſe du tableau, la copie imparfaite de l’original, l’image fictive du vrai bonheur. Je ne ſerai plus inquiette de votre façon de penſer, quand vous aurés réaliſé le plaiſir.

Deux Argus reſpectables qui venoient peut-être de prouver la même thêſe, s’étant approchées l’empêchérent de pourſuivre, & de me donner les éclairciſſemens que je déſirois ſur les meubles amuſans qui diſparurent à leur arrivée ; mais elle ne tarda pas de me mettre au fait de ce que je voulois ſçavoir, & de m’apprendre bien d’autres choſes que je n’ai point oubliées. C’étoit un fond de doctrine inépuiſable.

L’étude continuelle de ſon ſiſtême avec les preuves précipita la cérémonie d’un ſacrifice ſanglant qu’une Divinité céleſte, dans le goût de Moloch, exige de nous tous les mois. Quoique ce culte réligieux ſoit aſſujettiſſant, nous le rendons volontiers ; c’eſt la marque d’un regard favorable de la Déeſſe qui ne fertiliſe que les terres arroſées du ſang qu’elle fait couler. Grace à la