Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/74

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occupation amuſante, auroit été pour elle un anéantiſſement véritable. Cette ardeur perpétuë des mouvemens qui nous ſont propres ; par conſéquent l’inquiétude qu’elle cauſe a pour nous des douceurs réelles.

Pour ſéconder la vivacité de ſes intentions, il fallut prendre des précautions avec tout l’Etat. Sans le ſecours duquel je me ſerois inutilement prêtée aux déſirs qu’elle m’inſpiroit, & pour que l’Etat ne me refuſa rien & agit de concert par la ſuite, il fallut aſſurer ſa tranquillité par des Règlemens hipocrites, qui en ſatisfaiſant l’ambition des Grands, en flattant le préjugé des petits, & en ébloüiſſant les ſots, fixaſſent en même tems la Police extérieure du Royaume.

On commença par la Réligion, moyen ordinaire de ſéduire la multitude, qui ſe meſure & ſe met à niveau de ceux qu’elle imagine, penſer comme elle. Naſirola, dont on avoit ſuivi les déciſions, ſe chargea de les faire exécuter. Cette Prude matrone qui tranche auſſi de la Déeſſe, comme étant fille de Jupiter, à ce qu’elle