Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/80

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droits de la ſouveraineté, & qui ſçavent bien qu’on ne reſiſte pas à mon empire à l’âge où j’étois ; auſſi ne puis-je que me loüer de l’affection avec laquelle on ſe porta à exécuter mes Ordonnances ; les ſeuls brodeurs à l’éguille me mirent dans le cas en moins d’un an de ne me refuſer aucun meuble à la mode, & de diſputer de propreté & d’ornements avec tous mes voiſins.

Malgré la foule de Courtiſans dont ma Cour étoit pleine, j’étois ſans affaires pendant ce tems-là ; je voulois connoître l’amour, Naſirola m’en avoit fait un monſtre dangereux, tandis que mon Demichoigs me l’avoit dépeint comme un enfant que les ris & les jeux accompagnent. Mentegiù m’avoit perſuadée qu’un Négociant ayant plus à cœur ſon propre intérêt que celui d’autrui, ne me convenoit pas mieux qu’un voyageur qui n’eſt qu’un oiſeau de paſſage ; j’avois donc reſolu d’attendre un adorateur capable, lorſque le hazard, ou plûtôt le Dieu qui fait aimer, m’en préſenta un, tel que je le déſirois.

Si un véritable déſordre annonce une