Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/94

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y a à condamner tout haut le choix qu’on a fait. Ce qui me raſſure, c’eſt qu’on ne peut exiger que la jeuneſſe agiſſe ſur des principes contraires à la vanité & aux plaiſirs qui la décident, & que j’étois plus jeune qu’un autre. Par-là le reproche d’ingratitude tombe encor. La bonne opinion qu’on a de ſoi perſuade toûjours, que la grace qu’on nous fait, n’eſt qu’une juſtice qu’on nous rend, comme les préſens dont on nous accable, ne ſont que des dettes dont on s’acquitte.

Je n’eus pas le tems d’examiner, ſi mes mauvais procedés, & les outrages que je prodiguois à Clavilord, étoient un amour déguiſé ; l’empreſſement de ſon ſucceſſeur le bannit ſans le moindre mouvement de reſipiſcence.

Fervieto étoit un dévot de réputation, un voyageur diſtingué, dont le commerce auroit mis en crédit la plus miſérable boutique. Pluſieurs Temples à la mode rétentiſſoient de ſes loüanges ; heureux celui où il portoit ſon offrande. Ce Blondin parfumé ne connoiſſoit point d’obſtacles. Telle reſiſtoit