Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/97

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terrompis-je, en le repouſſant, car il commençoit de s’occuper ſérieuſement. Vous n’êtes pas aſſez économe des tendres gradations qui conduiſent aux plaiſirs ; trouvés bon que je les ménage moi… finiſſez ? je vous prie, ne voulés-vous devoir qu’à vous-même un bonheur dont l’amour ſeul eſt le maître ? qu’il ſoit accordé, & non ravi s’il vous plaît, que ce ſoit une grace de ma part & non une victoire de la votre… finiſſez donc ? Fervieto, en vérité vous ne me reſpectés guéres. Le reſpect ! mon Ange, oh ! le reſpect eſt un fat, dit-il, en s’occupant toûjours, je vous aime trop pour vous traiter ſi mal.

Je voulois lui demander l’explication d’une diſtinction auſſi ſingulière, & le forcer de convenir que les faveurs d’un certain genre ne perdent rien de leur mérite pour être attenduës, quand on eſt ſur que la tendreſſe ne tardera pas de les amener ; mais il fut impoſſible à mon Chancelier de continuer la converſation, Fervieto gliſſa le ſien au-delà même des barrières, & l’amuſa ſi long-tems que ſes fonctions devinrent inutiles, quand il eut la li-