Page:Thory - Monographie ou histoire naturelle du groseillier, 1829.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

précédens. Ses feuilles, glabres, vertes en dessus, plus pâles en dessous, sont grandes, larges de près de trois pouces, à cinq lobes, dont les découpures sont munies de dents presque aiguës ; elles sont couvertes en dessous de poils entremêlés de glandes jaunâtres et résineuses. Les calices sont un peu rougeâtres sur les bords, et les divisions sont réfléchies. La fleur est verdâtre, à cinq pétales obtus ; et les bractées, qui se trouvent à la base des pédicelles, sont très courtes. Les baies sont noires, globuleuses, pendantes, et tachetées, comme les feuilles, de petits points jaunes glanduleux : elles ont une odeur particulière.

OBSERVATIONS.

Cet arbrisseau est cultivé de temps immémorial dans nos jardins, sous le nom de cassis ou de cassier. Son fruit, comme toutes les parties de l’arbrisseau, répand une odeur forte que quelques personnes trouvent agréable. Cependant Haller dit, en parlant de ce prétendu parfum, in totâ plantâ odor urinæ felinæ. (Fl. Helvet., 1, p. 136.)

Les jardiniers, du temps de Bauhin, appelaient ce Groseillier poivrier, à cause de la couleur noire de ses baies, qu’ils comparaient à celle des grains du poivre noir. Ils lui trouvaient même un peu de sa saveur. Ses feuilles servaient autrefois d’assaisonnement ; et selon C. Gesner, dans certains pays, les baies passaient pour vénéneuses.

On compose avec ses fruits un très bon ratafia, qu’on nomme vulgairement le ratafia de cassis. On le débite en-