Page:Thresor de la langue francoyse, 1606, 1, Masset, Aegidius, Nomenclator.djvu/5

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les mains, de vous, seigneurs du monde qui en estes les plus amateurs, tesmoins les veilles & gracieux trauaux que vous luy auez si heureusement contribuez, que l’on la diroit non point entee, mais naturelle en vous, qui rebattans les chemins de l’ancienne vertu de vos genereux ancestres, n’excellez seulement à bien dire, en plusieurs langages, ains a bien faire en tous exercices qui ont l’hõneur pour bout de leur carriere. Prenez doncques en gré, mes tres-honorez seigneurs, que ie mette ici, cõme Dieux tutelaires, les brillantes images de vos perfections taillées de mes mains (rudes & grossieres en verité, mais bien affectionnées à l’execution de vos commandemens) au front de ce petit bastiment, pour en guise de deux Mercures, ou plustost de deux Astres flamboyãs acheminer & introduire par vostre bōheur,outre nos freres les Germains, tous estrangers à l’intelligence de nostre langue, où finalement paruenus,chargez de vœux, ils poseront sur vos autels, les ofrandes du bien qu’ils vous veulent, entonnans vos louanges pour action de grace d’vne telle vostre courtoisie. Et seront tellement vos pourtraits icy mis en teste, que les originaux m’en demeureront eternellement empreins au cœur, qui n’aura iamais de plus grand’ ambition, que de vous tesmoigner en tous ses mouuemēs, que sa derniere fin n’est autre que de vous seruir. Que si tant estoit que ce mien petit seruice enflé de l’influence de vos graces, peust croistre iusques a desborder sur toute la genereuse natiõ Germaine(que i’ayme, honore & cheri, pour sa naturelle fidelité,cōstance & magnanimité) puis d’elle sur toutes les autres, ie receuroy vn indicible contêtemêt en mon ame, voyant naistre à terme le fruit de mõ esperãce, qui est de profiter au public par le moyen de vostre accoustumée bienueillance enuers moy.

Vostre deuet & bien affectionné serviteur.
I. MASSET.


si vestra clarißima nomina mei opusculi frontispitio præponantur, quibus tamquam fœlicibus auspicijs, tutius & certius in manus Germanorum & aliarum nationum venias, vestráque authoritare tamquam fortißiimo Aiacis clypeo tectum à saua & mordaci inuidorum dente defendatur. Denique velim existimetis (generosi adolescentes) me nihil antiquius habere, quam ut hoc meo tantillo labore propensam erga vos animi mei voluntatem prodeam, ac cuiusuis nationis hominibus Gallicæ linguæ cupidis, poßim prodesse. uod si hic meus labor exiguus Germanicæ nationi præsertim (quam summa fidelitate, constantia & animi magnitudine magni facio) vestra authoritate arridas, me fœlicem & fortunatum iudicabo. Dabóque operam ut quædam alia quæ æmeditor magis elaborata, intra paucos dies in fauorem studiosorum, è meis magnibus exeant. Valete. Datum Lutetiæ Calend. Ianuar.

Errata

In epistola dedicatoria linea 33. lege disceretu, pro discretis. pagina prima linea 33. lege communement pro commencement, p. 80. l. 58. l. leurs pro leur. p. 18, l. 52. l. ou u. pro ou r, p. 29, l. 9. l. ponny. pro pounu. p. 2. l. 21. comme i. pro comme l.