Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/135

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jours même silence. Au mois de septembre, c’est une lettre désespérée. Il « manque absolument de tout ; » il ne sait plus « même comment se faire la barbe ; » il a été obligé de recourir « à la bonne volonté » d’un ami « pour se procurer un peu de sirop, » attendu qu’il avait la fièvre et que la soif le dévorait. » On devrait bien comprendre pourtant la situation d’un jeune homme qui, depuis longtemps, n’avait pas eu « un centime à sa disposition. » Il sait bien que ce sont là des « demandes quelque peu honteuses, » mais la nécessité l’y contraint. Son oncle venait de passer à Rennes, mais il n’avait pas osé lui présenter sa requête de vive voix.

Les parents de Bourbon, cependant, avaient repris un peu d’espérance. On croit au prochain succès de la licence enfin conquise, et déjà on prie M. Louis Leconte de mettre en avant ses amis pour obtenir une place de substitut ou procureur du roi, ou de juge auditeur à Bourbon. Si Charles pouvait être nommé au tribunal de Saint-Denis, ce serait le rêve accompli ; car on voudrait bien le voir rentrer dans sa famille ; « malgré ses forfaits, sa pauvre mère n’a pas d’autre pensée ; ainsi est fait le cœur des parents. » Pour arriver à ses fins, M. Leconte de l’Isle écrit à un ancien