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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/143

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correspondance de famille, les archives universitaires, les journaux de l’époque. On parlait beaucoup de Leconte de Lisle dans tous ces papiers ; dans le livre de M. Guinaudeau, c’est Leconte de Lisle qui parle « en personne. » S’il allait se lever contre moi !

J’ai la grande joie de dire qu’il ne m’a pas contredit. Toute cette correspondance du Maître avec Julien Rouffet vient confirmer mon étude, et c’est seulement d’une lumière plus intense qu’elle éclaire la vie d’étudiant que j’ai racontée. Il peut être intéressant de suivre à nouveau le sentier que j’ai parcouru et de revivre ces années encore, avec, pour guide, le livre de M. Guinaudeau ou mieux Leconte de Lisle lui-même.

Ce qu’il y a de curieux, c’est que Leconte de Lisle avait oublié ce Rouffet, son ami d’alors, son confident préféré, son poète chéri. Je me rappelle qu’un jour je causais avec le Maître de ses collaborateurs de La Variété et je lui en évoquais les noms, l’un après l’autre ; il me dit : — «  Non !… Je ne me rappelle qu’un certain Mille ! »

Ainsi, après plus de quarante ans, c’était « le jeune homme étranger qui demeure maintenant à Rennes » qui, seul, avait laissé sa trace dans le souvenir du Maître, N. Mille,