Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/172

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« sans plume, avec un morceau de bois taillé avec un canif[1]. »

Fatigant, ne devait-il pas le paraître, le vieil émigré, à force de se rappeler au souvenir de son roi, qui semblait ne pas vouloir qu’on lui rafraîchit la mémoire. Et cependant, le marquis avait combattu à la frontière, de l’autre côté. Un M. de Villeblanche, sous-préfet de Guingamp et qui avait servi « dans le même corps, la même compagnie et avec le même grade, » était chevalier de Saint-Louis et pensionné ! Je m’étonne, écrivait le marquis[2] « qu’avec la protection de Mme la baronne de Damas, je n’aye pas encore put rien obtenir. » Étonnement d’autant plus légitime que M. de l’Isle Adam se signalait par son zèle en toute occasion. La note le constate : « Dernièrement, il a été appelé aux élections des Côtes-du-Nord : il s’est dévoilé de frais et de zèle, car, sur ce point, il a de belles preuves ; il dit avoir amené vingt paysans, plus ou moins il les a travaillés et a parmi eux une espèce de crédit. »

Ah ! cette pension ! Le marquis, cependant, se décidait à mettre plus de formes à ses de-

  1. Lettre à Mme la baronne de Damas, du 30 août 1823.
  2. Lettre en date du 15 août (1824 ?) à Saint-Paul-de-Léon et adressée à Madame la baronne de Damas, en son hôtel, rue de Bourgogne, à Paris.