Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/180

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les imaginations qu’il se forgeait à cette heure, si folles qu’elles fussent, ne rêva certes pas cette folie que l’enfant qu’on baptisait serait le grand artiste, le fier écrivain, le haut poète, assez haut, assez fier, assez grand pour refaire une gloire au nom illustré par Jean de Villiers de l’Isle Adam, maréchal de France, et par Philippe de Villiers de l’Isle Adam, grand maître de l’Ordre de Malte.

Cette digression et ce retour en arrière n’auront pas été inutiles, puisqu’ils nous ont fait connaître « l’intéressante famille » des Villiers et m’ont permis de mettre au jour des documents ignorés sur le grand-père et le père « étonnant » de Mathias. J’ai dit aussi que tous ces détails devaient servir à justifier peut-être, à expliquer du moins, la vie aventureuse du marquis. N’expliquent-ils pas aussi et ne justifient-ils pas encore, non seulement ce qui a fait la grandeur et l’originalité de Villiers, mais aussi son impuissance relative et sa faiblesse à certains égards. Cet héritage « d’exaltation, de travers, d’incohérence, de faux dans l’esprit, rien de posé ni de fixe, » comme dit la note. Villiers n’en devait pas jouir en avare ; il l’a fait fructifier jusqu’au génie et son talent est dû pour grande partie à cette « disposition qui se retrouve plus ou moins dans