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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/217

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II. LUCAS AU TEMPLE DU CERISIER

ce moment, en pleine floraison de poésie. »

« On ne fait pas des vers comme les vôtres sans comprendre la vie, » écrivait Marceline Valmore au poète.

Voici une lettre de Victor Hugo à Hippolyte Lucas, datée du 29 janvier 1864. Je la reproduis non seulement parce qu’elle fait l’éloge des Heures d’Amour, mais aussi parce qu’elle marque bien un côté du tempérament littéraire de l’auteur :

« Je viens de relire, mon cher confrère, votre gracieux volume. Vos Heures d’Amour sont amies des « heures d’exil. » Vous rendez-vous compte que vous êtes un charmant poète, pas racinien du tout ? Il y a en vous un critique du XVIIe siècle, mais heureusement, il y a aussi un poète du XIXe. Si l’on en croyait le critique, on n’achèterait pas le poète, et les Heures d’Amour n’en seraient pas à leur quatrième édition. Mais vous avez le bonheur d’être plus fort comme homme de l’avenir que comme champion du passé, et vos vers, cher poète, triomphent de vos doctrines. Vous serez puni par le succès ; c’est bien fait. Ah ! vous voulez relever de Boileau et de Lebatteux en critique. Eh bien, votre poésie se révolte contre vous et vous bat. Elle ne relève, elle, que de l’éternelle nature. Elle a la grâce et le charme.