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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/218

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BRETONS DE LETTRES

Elle est délicate et forte. Elle pense et elle aime. Dites en pis que pendre à présent. Elle s’en fiche pas mal.

Votre ami,

Victor Hugo

On a parlé de l’indifférence d’Hippolyte Lucas pour son œuvre poétique ; il faudrait plutôt y voir, comme le fait remarquer Olivier de Gourcuff, « une pudeur à garder un secret de famille, bien digne d’un Breton de race. » Lamennais quand il écrit : « Une vérité dite me semble une vérité profanée, » Renan, lorsqu’il affirme qu’un « sentiment perd la moitié de sa valeur, quand il est exprimé, » Leconte de Lisle, dans Les Montreurs, sont des Bretons de même race.

La vérité, c’est que le poète ne comprenait plus la poésie à la façon de ceux de son siècle. Je veux dire que le siècle avait marché et que le poète ne l’avait pas suivi. Je ne sais s’il eut raison et, pour n’avoir pas revêtu les modes de son temps, en se privant du succès actuel, s’il ne s’est pas gardé plus neuf et plus frais pour ceux qui viendront. C’est une grosse question que celle de la forme et, si je l’agitais ici, je semblerais, pour quelques-uns, un peu Bridoison, et plusieurs autres me traiteraient de monsieur Josse. La vérité est qu’Hippolyte