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pays. C’est avec le capitaine Moucet qu’il rêvait d’y revenir. Quand on lui annonce la mort de Mlle Robinot, de Dinan, il s’en désole ; il se faisait « un plaisir de la compter au nombre des amies de sa fille à son retour. Je ne saurais te dire, ajoute-t-il, combien cet exil me pèse, lorsque je me vois condamné à vivre seul, loin de mon pays, de mes amis. »

De Nantes, où Charles était débarqué, il avait écrit « dix lignes » à sa famille, pour annoncer son arrivée en bonne santé ; mais « de détails, pas encore. » Dieu sait pourtant combien « ils en avaient besoin. » Dans une lettre, apportée en France par le capitaine Moucet qui regagnait Saint-Malo, M. Leconte de l’Isle disait toute son impatience d’avoir des nouvelles. Cette lettre, datée du 12 septembre 1837, était à peine partie que les nouvelles tant attendues arrivaient par l’Ange Gardien. Avec quelle joie les parents de Bourbon connurent l’arrivée de leur fils dans la famille de son oncle et le bon accueil qui lui avait été fait. L’avoué de Dinan annonçait à son cousin qu’il allait, avant peu, être nommé maire. Le reste de la lettre était moins agréable à lire et quelques points noirs étaient signalés déjà dans l’existence de Charles. Son oncle avait remarqué chez lui de la tendance