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leconte de lisle étudiant

à la « coquetterie, un peu de vanité et d’amour-propre. »

Dès le 27 novembre, M. Leconte de l’Isle répondait à son cousin pour remercier « les protecteurs, les amis de son enfant. » Et ce n’était pas seulement pour la cordialité de leur accueil, c’était même, c’était surtout pour la tutelle morale qui s’exerçait déjà par des observations, quoique peut-être prématurées, sur le caractère de Charles. Il a besoin pourtant qu’on le rassure sur cette vanité et cet amour-propre qu’on lui signale. « Soit faiblesse de père, soit changement chez Charles, je ne m’en étais pas aperçu. Il aime la toilette, me dis-tu : j’avais craint le contraire, tant ce triste pays où je suis exilé avait jeté d’abandon dans son âme, dans sa tenue. Les excès ne valent rien ; je serais aussi peiné qu’il s’occupât trop de sa mise que je serais contrarié qu’il se négligeât. » On devine pourtant que, s’il fallait choisir entre les deux excès, l’excellent homme pencherait plutôt pour un peu de coquetterie. « Un costume soigné porte au respect de soi-même et vous ferme en quelque sorte, à mon avis, l’entrée des réunions trop faciles où l’on contracte de mauvaises habitudes, » Un point sur lequel les deux cousins sont d’accord, c’est la