Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le long trajet de Dijon à Montpellier ; cela m’a tenu quatre jours sur le lit avec la fièvre, dans une méchante auberge. Aujourd’hui j’habite une chambre en plein soleil donnant de plain-pied sur un jardin tout intime ; de plus, je suis dans le voisinage de cette bonne et aimable Mme Taillandier, dont le mari veut bien ici me servir de secrétaire. J’ai pour médecin M. Combal, renommé entre tous dans la Faculté. Les notes de M. Gubler, qu’il connaît, l’ont édifié sur ma maladie. Il s’est borné jusqu’à présent à me mettre une mouche de Milan sur la poitrine. Le flux catarrhal a beaucoup diminué sous l’influence du climat. Nous avons les plus belles journées. Voilà, cher ami, ce que je devais me hâter de vous écrire en vous envoyant mille choses de cœur. Communiquez à Barbier. »

Je joindrai à cette lettre la dernière que Brizeux a écrite, datée du 28 avril, et il mourait le 4 mai. Elle est adressée au docteur Gubler.

« Le billet de Lacaussade a dû vous instruire de l’état où j’étais alors, mais les bulletins se suivent et ne se ressemblent pas. Le catarrhe, à moitié disparu sous l’influence du climat, disait-on, est revenu avec plus de force que jamais, mêlé de glaires, de sorte que je ne mange pas, par horreur de toute nourri-