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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/254

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Donc l’idylle du Pont Kerlo n’est point un simple jeu de sa plume et c’est bien son cœur qu’il a raconté dans ce touchant roman de Marie.

On a pu disserter longuement sur les confidences des camarades de Brizeux, interpréter les silences obstinés du poète, et, de part et d’autre, croire ou ne pas croire à l’existence de Marie,[1] désormais le doute est impossible. Nous avons l’aveu de Brizeux, et les sceptiques ne pourront plus que sourire, s’il leur plaît, de ces amours avec la petite Bretonne.

  1. Parmi les plus amusantes fantaisies exécutées sur la Marie de Brizeux, il faut noter celle d’une américaine, Mme Shaw, qui est un fragment inédit de ses Mémoires, dont M. Jules Claretie a fait une chronique, dans le numéro du Figaro du 11 septembre 1903.

    Mme Shaw, qui a passé quelque temps à Scaër, y a connu, dans l’auberge de Rodallec, une vieille servante du nom d’Anna Huet. Elle a forgé tout un roman sur de prétendues confidences que lui aurait faites cette vieille femme. D’après Mme Shaw, Anna Huet serait la Marie de Brizeux. Il n’y a pas un mot de vrai dans cette histoire ; Mme Shaw aura mal compris ce que la vieille aura pu lui dire. Moi qui ai connu Anna Huet ; ses parents et ses amis de Scaër près de qui elle a vécu ; sa nièce et filleule qui est à mon service ; les Rodallec avec qui j’en ai causé récemment et qui m’ont dit avoir refusé à Mme Shaw d’authentiquer sa fantaisie, tous, au besoin, viendraient témoigner contre une invention ridicule. Il suffit, d’ailleurs, pour en apprécier la valeur, de savoir de quel nom est appelée l’héroïne du roman Américain : Maric’h Hannat ! Dans quelle langue et qui pourrait y reconnaître Anna Huet ou Marie Pellan ?</>