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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/31

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Sur les 1,500 francs qui formaient le budget annuel de l’étudiant, un crédit de sept à huit cents francs était affecté au logement et à la nourriture. La somme avait paru suffisante à M. Leconte de l’Isle, mais il avait quitté le pays depuis vingt-deux ans et les prix s’étaient élevés déjà. On le lui fit remarquer et il se rendit de bonne grâce aux observations de son cousin. « Fais comme tu le jugeras, lui écrivait-il, et ce sera toujours très bien. »

Le cousin, d’ailleurs, n’en faisait qu’à sa tête ; c’est ainsi qu’il n’avait pas cru devoir présenter son neveu chez un magistrat rennais, M. Amand Robinot, auquel Charles cependant avait été recommandé par son père et par M. Auguste Robinot.

Cet « oubli » contrariait vivement M. Leconte de l’Isle. « Il n’eût pas manqué d’y rencontrer » (chez M. Robinot) « des hommes de robe, dont la société ne pouvait manquer de lui être utile et la connaissance avantageuse. » Il fallait absolument qu’à son prochain voyage, le cousin conduisît Charles chez le magistrat.

Hélas ! c’était trop tôt parler de robe et de magistrature ; il fallait d’abord, avant de faire son droit, obtenir le diplôme de bachelier ès-lettres, et les choses n’allèrent pas toutes seules de ce côté. Cette formalité n’est pas