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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/59

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puisqu’il appelle M. de la Villemarqué, Hersent au lieu de Hersart, et qu’il fait de Saint Trémeur Saint Travers, je suis persuadé qu’il a mal vu aussi et qu’il a vu Rennes de travers. Un ami d’Amiens, pour consoler le Rennais que je suis, m’affirme que M. Taine a dû mal voir, en effet. Ses notes sur Amiens, élogieuses pourtant, sont, paraît-il, tout à fait fausses.

Il avait vu Rennes de travers encore, ce personnage des Propos Rustiques de Noël du Fail qui dit :

— « Ne voudrois principalement aller à Renes, car aucuns de mes compaignons qui se estimaient bien fins et qui en vendoyent aux autres y ont esté frottez et estrellez et laissé quelque oreille. »

Il est vrai que c’est un « coquin et maraud » qui parle.

Il est vrai, d’autre part, qu’un saint, un bienheureux, du moins — mais j’espère bien que sa satire contre Rennes l’empêchera de monter plus haut dans la hiérarchie céleste — un bienheureux, le P. Grignion de Montfort, a fulminé contre Rennes un cantique sévère. De bonnes âmes ont vu même la prédiction de l’incendie de 1720, dans le refrain :