que la promenade fit leurs délices. Ne fait-elle pas nos délices, aussi, puisqu’on nous l’a conservée encore ? Car, hélas ! les « promenades » ne sont pas éternelles et les Rennais d’aujourd’hui peuvent, comme ceux de jadis, pleurer sur le Mail, délicieuse promenade[1] », détruit de nos jours pour la seconde fois.
Le beau qui meurt, poète, à tes pleurs doit s’attendre.
Et les pleurs de Boulay-Paty n’ont pas manqué au crime des premiers Vandales… Pauvre Mail !
On change donc en un triste chemin
La fraîche promenade, un admirable ouvrage ;
La poussière à ton front va faire un dur outrage,
Le poète et l’oiseau te quitteront demain[2].
Mais avec les vieux arbres, tombent aussi les vieilles maisons. Et les regrets et les reproches sont les mêmes :
Démolisseurs, je hais votre métier,
Car votre main est prosaïque et vile.
D’un vil chagrin, je vois l’ancienne ville
Sous le marteau disparaître en entier[3].
Vraiment nos pères furent de grands coupables, et si notre ville est si cruellement dé-