Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/90

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S’il ne la perd pas entièrement, j’ose espérer du moins qu’il la modifiera. Je saurai me répéter… »

Le Maître devait la modifier, en effet, puisque, de fumeur de pipe, il devint fumeur de cigarettes ; ce fut, je pense, la seule modification que les répétitions du père obtinrent du fils incorrigible.

Les objurgations pour commander n’eurent guère plus de succès que pour défendre, s’il faut en croire ce passage d’une lettre de Bourbon : « Ce qui m’étonne bien, c’est que dans aucune de ses lettres, Charles ne me parle de son étude de la flûte et du paysage que je lui avais recommandée verbalement et que je n’ai cessé, chaque fois que je lui ai écrit de renouveler avec instance. Après le droit, ces talents sont considérés par moi essentiellement utiles à la position d’un jeune homme de la société. »

Hélas ! le droit, la flûte, le paysage, notre « jeune homme de la société » n’en avait cure, et, s’il devait demeurer, en dépit des plaintes de M. l’oncle, un vrai myope et un parfait fumeur, il ne devait pas mourir dans la peau d’un magistrat — c’est l’hermine que je veux dire — et dans celle d’un musicien, pas davantage.

Cependant, averti par son cousin de l’indif-