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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/92

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sur le sentiment provincial ; Rennes est peu soucieuse de l’entretenir ; c’est une indifférence coupable ; il ne se produit aucune tentative pour y concentrer le mouvement intellectuel, artistique, industriel de la province ; aucun enseignement n’est consacré aux antiquités, à la littérature, à l’histoire de Bretagne : aucun monument ne rappelle les vieilles gloires du pays ; il faudrait à Rennes un enseignement destiné aux Bretons : nous avons une histoire et une poésie !

« Dans leur intérêt commun, ajoutait M. Chevremont, la Ville et les Facultés doivent s’attacher à tout ce qui peut restaurer chez nous le patriotisme provincial, l’attachement au sol, le culte des traditions, la vénération des ancêtres. »

Hélas, ces idées, pour lesquelles nous luttons encore aujourd’hui, étaient peu en faveur à cette époque, et comment pouvait-on songer à les faire triompher ? Elles n’avaient d’asile que dans la tête des rêveurs et les Palais demandés pour elles n’existaient guère que dans les brouillards de Bretagne.

La Faculté de Droit était au Palais de Justice ; la Faculté des Lettres tenait toute dans la salle des Séances du Conseil municipal : le Musée de tableaux était dans une chapelle, et le Mu-