pour le mariage. Un mariage de raison… avec Montauzat !… Ça ne te sourit guère ? Rappelle-toi le soir de l’Opéra… Le mariage, qui t’assure la liberté, l’aisance, la sécurité, vaut mieux, pour ton bonheur même, qu’une chute stupide, sans amour…
— Mais l’amour, s’il traverse ma vie, s’il vient à moi à l’heure où, lasse de l’avoir cherché, je me reposerai dans la médiocrité, sur les débris de mon rêve ?
— L’amour, invention des poètes, éternelle duperie !
— Mais je me vendrai comme toutes ces filles avides de mariage que j’ai raillées et méprisées si longtemps.
— Regarde-toi : ta fraîcheur, ta jeunesse seront à peine payées par la fortune de Montauzat. Ton corps, qui appelle un corps jeune et vigoureux, se résignera à l’embrassement d’un libertin fatigué… Tu ne devras rien à ton mari — pas même la reconnaissance… »
Ainsi dialoguaient mon cœur et cet égoïsme hypocrite qu’on appelle souvent le bon sens. Le