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Page:Tinayre - Avant l amour.pdf/247

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avant l’amour

complir. Soudain, une voix résonna dans le sentier, sous les châtaigniers et les chênes, une voix qui m’appelait par mon nom :

— Marianne !

D’un brusque sursaut, je repoussai Maxime. Tremblants, nous regardâmes autour de nous. Madame Gannerault apparaissait au seuil de la sablonnière. Un juron s’étouffa entre les dents de Maxime. J’étais prête à m’évanouir.

— Eh bien, mes enfants, où vous cachiez-vous ? Marianne, je te prie d’aller prévenir la laitière que je compte sur elle pour ce soir. Maxime m’accompagnera à la maison. Va, ma chérie !

Oh ! le coin du bois, le taillis aux ombres mouvantes où je me réfugiai, où j’éclatais en sanglots involontaires, heureuse et désespérée à la fois ! Qu’avais-je fait et qu’allais-je faire ? Mon éphémère griserie était passée et je ne gardais des caresses de Maxime que le tremblement d’un grand danger couru ! N’aimais-je donc pas encore ? Cependant ces douces