votre intimité, sans répugnance, une personne dont vous excusez trop aisément la vie irrégulière et la maternité illégitime.
— Marie Lamirault est une honnête femme, et monsieur Genesvrier…
— Antoine a eu grand tort d’introduire cette fille chez vous. Mademoiselle de Riveyrac peut secourir Marie Lamirault : elle ne doit point la recevoir. Vous méprisez l’opinion ; vous raillez les convenances mondaines ; et vous oubliez que vous n’êtes plus libre ! Vous avez mené, jusqu’à présent, une existence anormale et tout exceptionnelle. N’espérez pas continuer cette existence en y associant votre fiancé. S’il vous faut sacrifier des habitudes, des préférences, des affections même que Maurice ne saurait approuver, n’hésitez pas, ma petite amie : sacrifiez le passé à l’avenir.
— Maurice me connaissait. Il devait prévoir…
— Eh ! ma fille, vous connaissait-il tant que cela, et le connaissiez-vous vous-même ? Votre cas, que j’ai observé, est identique à celui de tous les fiancés. On s’éprend, on s’engage, on s’épouse, et c’est après le mariage que les âmes s’éclairent, s’expliquent et que naît le véritable amour.
— Alors, vous pensez que notre affection n’est pas l’amour ?
— C’est la promesse de l’amour, ma chérie.