Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un mort. À peine, par moment, un frisson secoue ses épaules… Il pense, comme en rêve : « Je vais mourir… tout à l’heure… Je pourrai bouger, sortir d’ici… Alors, je mourrai… Il faut que je meure… » Une main timide touche son front ; un corps prosterné s’incline et pèse sur son épaule ; une voix tremblée qui semble lointaine, lointaine, murmure heureusement : « Georges !… » Il se raidit ; il s’enfonce dans la torpeur, pour ne pas remuer, et répondre, et tout à coup comprendre !… Et cela dure une éternité…

Mais la femme ne se lasse pas… Ses prières éveillent la conscience, font vibrer les nerfs paralysés… Et la douleur vient !… Elle vient comme une vague intérieure dont le choc effroyable ébranle l’homme étendu, et le cri s’arrache de la poitrine de Clarence, plainte inarticulée, animale, qui ne ressemble pas au sanglot humain.

Le soleil a quitté le mur blanc, il touche le pupitre près de la fenêtre, il s’attarde dans la pâleur du rideau et soudain il n’est plus là… Alors, Clarence ouvre les yeux.

L’accès convulsif l’a brisé. Il ne pleure pas