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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/100

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le dépliant, malgré les supplications de Pauline…

… Un brouillard emplit ses paupières, entre dans sa tête, et tourbillonne, tourbillonne, avec la pensée qui ne peut pas se réaliser en douleur… Clarence ne souffre pas, pas encore… La contraction d’un cri affreux lui serre la gorge, et le cri, retenu, le déchire en dedans… Il est comme les misérables, pris sous un wagon, que la stupeur de la catastrophe anesthésie, et qui, presque vidés de sang, les membres disloqués, s’étonnent de ne rien sentir… La femme, cramponnée à lui, s’épouvante :

— Oh ! pleure !… essaye de pleurer !… Ne regarde pas comme ça…

Il fait un geste négatif… Il ne peut pas parler… Qu’on le laisse, qu’on le laisse !…


En bas, la cloche tinte gaiement… Des pas dans l’escalier… Pauline se précipite, jette un mot par la porte entr’ouverte : « Non !… plus tard… que personne ne monte… » Et elle revint vers le divan… Elle marche sur le journal tombé… Clarence, étendu, la face contre le cuir, le bras déployé, est immobile comme