Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/109

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gence positive et bien ordonnée. Un chandail blanc moulait les épaules larges, les pectoraux déjà marqués. La figure, enfantine encore, était toute ronde et simplette, avec des yeux transparents, des fossettes naïves, des cheveux ras comme une peluche châtaine.

Brune et bouclée, maigrelette, toute en longueur, la petite fille de douze ans rappelait Clarence par la finesse et la nervosité.

Une orgueilleuse tendresse enivrait Pauline… Elle oubliait l’homme qui souffrait peut-être, jusque dans le sommeil, à cause de l’autre femme. Elle se complaisait à regarder ses enfants, leurs enfants à tous deux, elle les associait, inconsciemment, à ce vague sentiment de délivrance et de victoire qui commençait de poindre en elle… L’autre n’était pas devenue mère ; l’autre n’avait donné à l’amour que le tressaillement du plaisir stérile ; et, morte tout entière, elle n’était plus qu’un nom, une image bientôt effacée…

« Et moi, moi, j’aurais pu mourir… Georges m’eût retrouvée, malgré lui, dans les enfants… »

Cette pensée amena une autre pensée, moins flatteuse.