Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Voyons, mon chéri, sois raisonnable… Tu veux entreprendre une besogne colossale. C’est absolument fou… Attends quelques mois… Et laisse-toi guérir, consoler, par ta femme qui t’aime bien…


L’été suivit le printemps ; puis ce fut l’automne. L’éditeur de Clarence publia le quatrième cahier de Mélodies.

Georges les avait réunies et transcrites, pour se donner l’illusion du travail, pour oublier son impuissance à créer, car la Symphonie douloureuse était en lui comme un embryon déjà formé qui ne devait pas naître, et qui mourait lentement…

Il avait bien déterminé le plan de l’œuvre, les proportions, le caractère ; il avait trouvé, parfois, d’admirables thèmes mélodiques ; mais, dès qu’il tentait la synthèse, il n’avait plus devant lui que des fragments inanimés. Les ressources du métier, l’adresse technique, ne remplaçaient pas le sang du cœur, le mouvement de la passion, la vie !… L’œuvre de Clarence ne vivait pas !

Pourquoi l’inspiration, qui l’avait visité, un