Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Les chants désespérés sont les chants les plus beaux
Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots
A. DE MUSSET.


I


Le petit château solitaire, un peu ruiné, perdu dans l’immense châtaigneraie limousine, regarde, depuis quatre siècles, son reflet triste au triste miroir de l’étang… L’eau, toute pure et sans frisson, répète l’angle des tourelles, le violet des ardoises, la pourpre déchirée des viornes qui drapent la façade, en travers. Une grande allée d’ifs — jadis taillés en pions d’échecs — descend vers la route lointaine. Entre les bouquets roussâtres des châtaigniers, la bruyère infinie ondule, monte, de colline en colline, jusqu’à l’ex-