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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/177

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Tout à l’heure, chacun s’en ira de son côté ; M. Chalouette n’est pas l’ordinaire provincial en bonne fortune. C’est un dilettante qui se divertit aux fêtes de l’imagination.

— Vous ne désirez plus rien, Mirame ?

— Non… rien… rien… Pourtant…

— Quoi ?

— Ce que j’aimerais…

— Dites…

— Il fait si lourd !… J’aimerais me promener en voiture, au Bois, autour du lac.

Il consent. L’addition payée, le chasseur va chercher un fiacre. Les « sénateurs » s’émeuvent quand Mirame assure l’épingle de son chapeau, les bras levés, la tête inclinée en avant, la gorge droite sous la blouse légère.

Un reflet de jour persiste dans le crépuscule orageux ; les becs de gaz, pâlots et clignotants, éclairent à rebours les platanes d’un vert faux, d’un vert de théâtre. La vie, délaissant les maisons, s’échappe et s’étale dehors. Il y