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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/207

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solée, heureuse avec un autre… Elle était de ces femmes qui sont des prédestinées de l’amour… Elle avait oublié le faible, l’indécis Chalouette…

Elle était jeune encore, et séduisante… Mais dans dix ans, dans vingt ans même, M. Chalouette la reverrait jeune toujours, — puisqu’elle était sa jeunesse.


Mirame n’avait pas bougé. Elle ne tourna pas la tête quand M. Chalouette s’assit près d’elle.

— Mirame, dit-il, écoutez…

Elle frémit de tous ses membres et pressa ses mains, plus strictement, sur son front. Il vit que ses doigts luisaient, humides.

— Vous pleurez ? Qu’avez-vous ?

Elle se taisait.

— Êtes-vous malade ?… Vous ai-je fait de la peine ?

— Oh ! non, monsieur. Vous êtes si bon !

— Alors ?… Parlez, je vous en prie.

— C’est que… vous êtes si gentil, si gentil !… Je ne voudrais pas vous fâcher, vous offenser…

— Mais quoi ? qu’y-a-t-il ?