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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/217

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Les figues mûres s’écrasaient dans l’herbe, autour d’elle…

Souvenirs épars, comme des gravures déchirées d’un livre…

Puis, sans aucune transition, c’était Beaugency, la maison notariale, la chambre à roses vertes… Et les années d’enfance se suivaient, toutes pareilles.

L’oncle Bon, la tante Belle, remplissaient l’univers, effaçaient ou reculaient les images de la vie antérieure. Pourtant, à longs intervalles, les Cheverny reparaissaient. Ils apportaient des jouets et des friandises et Robert les aimait bien, tant qu’ils étaient là, mais il les oubliait très vite. Au premier jour de l’an, madame Lebon lui dictait une lettre sentimentale, qu’il écrivait sans la comprendre, sur du papier à filet d’or, timbré d’une fleur ou d’une hirondelle.

Plus tard, les Cheverny réclamèrent des lettres plus fréquentes, et surtout plus simples… Ils disaient à Robert :

— Raconte-nous n’importe quoi, tout bonnement, comme si tu parlais…

Le gamin n’avait rien à leur dire. Son affec-