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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/228

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ma naissance, parce que tout enfant nouveau-né doit avoir un état civil… Ce mystère-là, du moins, est facile à pénétrer… Je sais que des enfants trouvés, ou non reconnus, portent des noms plus bizarres, que la fantaisie d’un commissaire de police ou d’un employé de mairie leur impose… « Robert Marie », cela n’est point déplaisant : ce nom est le symbole de la parenté volontaire qu’acceptèrent les Cheverny en m’acceptant… Leur bonté, leur sollicitude ne sont pas allées jusqu’à l’adoption… Ils m’aimaient bien, à cause des… des autres… mes vrais parents, mais ils étaient jeunes ; ils avaient perdu un fils ; ils pouvaient en avoir un second… Ma chétive personne ne devait pas encombrer leur vie…

« Je suis donc un enfant illégitime, un bâtard. Ce n’est plus une honte, aujourd’hui… Les livres le disent… Chaque homme vaut par lui-même, et non par ses ancêtres… Je suis bâtard, soit, et m’en consolerais fort bien, puisque les secours et les affections ne m’ont pas manqué et qu’à tout prendre je n’ai pas été malheureux. Mes parents ont assuré mon éducation, et, même ils m’ont laissé une petite fortune… Mais pour-