Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/232

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qu’ils aient fait, ça ne sera pas plus atroce que ce que j’ai imaginé parfois…

— Robert !…

— Et puis, quoi ?… Je n’ai pas envie de juger et de condamner mes parents… mais j’ai le droit de les connaître… Mon tuteur m’a dit qu’il ne devait pas parler… Alors, c’est à vous… vous qui les remplacez… vous qui m’aimez… Ah ! comme vous m’aimeriez mal, si vous refusiez encore !…

M. Cheverny, bouleversé, prit le bras de Robert :

— Tu as raison… Tu sauras… Mais pas ici… pas maintenant… Il faut ménager ta marraine… Je préfère te parler seul à seul…

— Où ?… quand ?

M. Cheverny réfléchissait. D’un geste coutumier, il roulait sa moustache entre ses doigts, et Robert voyait trembler sa main.

— Écoute, dit-il enfin, d’un ton résolu, je me rendrai libre pour les vacances de la Toussaint, et j’irai te chercher au lycée. Nous ferons ensemble un court voyage, et, tête à tête, tu verras comme il nous sera plus facile de nous comprendre… Nous avons… par la force des