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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/239

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travers tout, au-dessus du bien et du mal, Robert évoquait M. Cheverny et la femme toujours appuyée à son bras, toujours aimée, toujours amoureuse, et qu’il ne voyait pas vieillir.

Sept heures.

Robert se leva. L’eau glacée de la douche fouetta son sang et calma sa fièvre. À peine vêtu, il descendit, but un bol de lait et s’en alla au jardin.

Le matin, humide et bleu, naissait de la nuit pluvieuse. Entre la maison de brique à coins de pierre, à long toit d’ardoise, et la grille basse ornée de panonceaux, le jardin automnal disposait ses rectangles de fleurs pourpres. Au bout, c’étaient les charmilles roussies et trouées du Mail. Les allées, sablées en sable de Loire, étaient molles, imprégnées d’eau. L’odeur de la Toussaint montait des buis et des chrysanthèmes.

Entre les volets d’une fenêtre au premier étage, parut tout à coup la tête franche et fine, au crâne rose, aux blancs favoris, de M. Lebon.

— Robert !… Déjà levé !… Moi, je n’ai guère dormi, et tante Belle non plus… Veux-tu que nous sortions ensemble ?