Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/250

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Madame Cheverny s’oublie elle-même, devant ces larmes. Elle devine le trouble de son filleul. Qu’a-t-il ?… Au nom du ciel, qu’il parle, mais qu’il ne pleure pas !…

— Dis, mon enfant, qu’as-tu ?… Je te supplie, à mon tour… vois… vois… je redeviens calme… je t’écoute… moi… ta marraine… Regarde-moi, mon cher enfant… Je veux, tu entends… je veux !…

Il cède… Son âme est trop pesante pour sa jeunesse, trop gonflée et chargée de secrets, d’angoisses, de soupçons. Il se laisse glisser sur le tapis, comme autrefois ; il met, comme autrefois, ses bras, son front sur les genoux de sa marraine. Et, comme autrefois, — quand elle était jeune et aimée, quand il était petit et confiant, — elle se penche, caressant la tête brune…


… Et quand il a tout dit, elle reste muette, figée, ne respirant plus. Sa main, sur la tempe de Robert, devient toute froide.

— Marraine… (Il se redresse à demi, enlaçant la taille de la femme, cherchant ses yeux), Marraine, je ne vous demande rien… mais… puisqu’il m’avait promis… vous accomplirez sa