Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/251

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volonté… et moi, je vous aimerais mille fois davantage… Je sais que je ravive quelque grand chagrin… Vous fûtes mêlés à… cette histoire… ma mère… vous tenait de près… Oh ! je devine…

— Qu’est-ce que tu devines ?

Elle pâlit… Comment peut-elle pâlir encore ?… On dirait qu’elle n’a plus de sang.

— Je ne veux pas juger mes parents ! s’écrie Robert, je veux les connaître… Ah ! je n’ai pas peur de la vérité, marraine ! j’ai trop souffert du doute !… Allez, ne me ménagez pas !… Je suis calme. Je suis fort. Je suis prêt à tout… Je n’aurai pas une parole amère, contre eux, pas même une pensée… Non ! ne secouez pas la tête !… Ne cherchez pas des phrases prudentes !… Nous avons pleuré ensemble, marraine chérie : notre deuil nous a rapprochés… Et c’est un moment unique, où vous pouvez tout dire, où je peux tout écouter… Et tenez… je sais… oui… des choses… parce que j’ai réfléchi, tout seul… je sais… que mes parents…

— Tes parents ?…

Elle lui serre le poignet, à lui faire mal…

— Ils… ils n’étaient pas mariés… n’est-ce pas ?… Et alors… ma mère…