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Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/27

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Elle s’arrête… Georges ne l’écoute pas, et, dans la glace qui surmonte le petit bureau, elle aperçoit le visage de son mari, — ce visage qu’il ne surveille plus, dès qu’il ne se croit plus observé.

Qu’a-t-il ?… D’où lui vient cet air de lassitude et d’angoisse ?… Est-ce l’artiste qui souffre, ou l’amant ?… Quel chagrin le dispose à ces boutades un peu amères dont il n’est pas coutumier ?… Pauline change la conversation, pour le divertir de ses pensées. Elle parle des enfants qui ont pris une bonne leçon avec Miss, de la cuisinière qui ne sait pas faire les additions, du jardinier qui a convoqué l’élagueur de charmilles pour ce matin même, précisément…

— Faut-il tailler ou ne pas tailler les ifs ?… Et la petite allée de tilleuls ?…

— Comme tu voudras…

— Les deux hommes ne suffiront pas à la besogne. Si je prenais un journalier… Dis ?… Qu’en penses-tu ?…

— Un journalier ?… Pourquoi faire ?… Ah ! oui !… Eh bien, décide… Fais pour le mieux…

Jamais Clarence ne prend la peine de discuter. Quand Pauline l’entretient des petits événements qu’elle amplifie et commente, il dissimule