Aller au contenu

Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/271

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rongeaient les reins sous son manteau, il offrait aux vierges tentées, à l’Ève séduite, la pomme de la science et de la volupté. Le voyageur français demeurait immobile devant cette image. Il se détourna, et mon nom : « Cormières ! » murmuré plutôt que prononcé, me fit tressaillir…

» Il me fallut quelques secondes pour reconnaître l’homme qui me pressait les mains et me parlait d’une voix brisée… Franckel ! C’était Franckel… Je le voyais mal, dans la pénombre, mais qu’il me parut changé, ravagé, vieilli par le deuil !…

» — Je ne suis pas surpris, me dit-il, comme je m’exclamais en bénissant le hasard. J’avais eu l’avertissement de ta présence… Oui… tout à l’heure… en regardant ces figures de pierre, je m’étais rappelé notre visite à Vézelay, et ton souvenir s’était imposé à moi avec une force extraordinaire… En me retournant, je t’ai vu…

» — C’est de la télépathie, dis-je en riant.

» Il répéta sans rire :

» — C’est de la télépathie.

» Enfin il s’excusa de son long silence.