Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

du docteur, les gens s’étaient retirés, quand une femme parut. C’était mademoiselle Sylvia, médium professionnel, et spécialement attachée au docteur Claymore. Elle n’était plus très jeune, mais jolie, avec de grands yeux d’esclave, un sourire fatigué et les plus belles mains du monde. Sa robe noire, souple, molle, traînait comme la sombre écume d’un fleuve plutonien. Elle portait un bouquet d’asphodèles à sa ceinture.

» Ce costume symbolique me déplut ; mais la voix de la femme, son regard, le charme triste émané d’elle, m’enivrèrent tout à coup plus que le vin.

» — Êtes-vous prête, Sylvia ? dit Claymore.

» — Oui… Je suis prête. J’ai dormi un peu… répondit-elle en passant ses belles mains sur son front.

» Et elle ajouta :

» — La nuit dernière, l’Esprit me brisait…

» Franckel, blême, balbutiant, essaya de l’interroger, mais le docteur lui imposa silence.

» Il nous avertit que l’état médiumnique est terrible, parfois mortel et toujours plein de